Kana : 20 ans d’histoire – Partie 1/11

Nous vous l’annoncions dans un précédent article, Kana fête ses 20 années d’existence ! 20 ans durant lesquelles les éditions Kana ont écrit leur histoire, ont marqué l’Histoire du manga et de la Japanimation. 20 ans de titres cultes, 20 ans de moments forts ! Nous vous avions promis de nombreuses surprises tout au long de l’année 2016 et aujourd’hui, nous vous en dévoilons une nouvelle :)
Nous avons en effet choisi de retracer et partager avec vous les moments forts qui ont créé le Kana d’aujourd’hui ! Retrouvez chaque mois un article qui vous présentera un des moments importants de l’histoire de notre maison d’édition, ses anecdotes et les histoires qui se cachent derrière la parution des titres aujourd’hui devenus cultes. Et on commence dès aujourd’hui comme il se doit avec la première partie : la création de Kana.
A l’origine, il y a un homme : Yves Schlirf.

Yves a porté de très nombreuses casquettes avant de devenir le créateur de Kana. D’abord libraire-éditeur, il a participé aux Cahiers de la Bande-Dessinée avec Numa Sadoul. Il a également travaillé pour le service promotion chez Dupuis sous la direction de Jean Van Hamme, puis il devient éditeur pour Dargaud-Benelux. En tant que libraire spécialisé dans la bande dessinée pendant 25 ans, au début des années 1990, il voit peu à peu débarquer un nouveau public dans sa librairie : de nombreux jeunes, voire très jeunes lecteurs venaient lui demander s’il vendait des « mangas », terme à l’époque encore inconnu, bien étrange et exotique. Yves a donc naturellement répondu à cette demande de plus en plus forte en travaillant directement avec le distributeur Tohan afin de faire importer des mangas depuis le pays du soleil levant, et donc, non traduits !

Puis, lors du très célèbre festival d’Angoulême (qui vient de terminer sa 43ème édition hier !) , Thierry Smolderen (Ghost Money) a souhaité, dans les allées du festival, montrer à Yves un stand japonais qui, dans un coin, avait une table remplie de mangas et qui exposait notamment Akira en japonais. Il n’en a pas fallu plus à Yves pour se rendre compte que quelque chose était en marche. Si tant de jeunes étaient capables d’acheter des dizaines, voire des centaines de mangas dans une langue qu’ils ne pouvaient pas lire, il fallait faire quelque chose…
« Il faut publier du manga ! »
L’idée de Kana était née ! Pour autant, le chemin pour arriver jusqu’à sa création est encore long…
Yves, soutenant son idée, est allé la présenter au directeur de Dargaud. Mais personne n’était à l’époque prêt à se lancer dans la vague d’édition manga. Cette bande dessinée venue du Japon était encore obscure aux éditeurs et personne ne s’était jusqu’alors aventuré dans ce type de publication… Le manga n’était tout simplement pas encore à la mode dans le début des années 90 et les éditions Dargaud et Lombard, qui avaient déjà su asseoir leur réputation dans le milieu de la bande dessinée franco-belge, ne voyaient pas cela d’un très bon œil.
Il aura fallu pas moins de deux ans à Yves pour réussir à les convaincre de créer une maison d’édition spécialisée dans les mangas. Et alors qu’il allait laisser tomber, François Pernot, à l’époque directeur commercial de Dargaud, l’a contacté :
« J’y crois, on va ensemble au Japon. »
Bien entendu, l’histoire ne s’arrête pas là !
Retrouvez dès le mois prochain la suite de l’histoire de Kana :)
Le Saviez-vous ?
Le nom « KANA » est un nom trouvé par Yves en référence aux kana, l’écriture japonaise. Le nom est écrit lui-même avec des kana modifiés pour ressembler à l’alphabet latin !
La lettre « K » vient du kanji 大 (dai), qui qualifie la grandeur.
Les deux lettres « A » sont basées sur l’hiragana の (no)
La lettre « N » est issu de l’hiragana れ (re)
Vous l’avez lu ? Alors un petit commentaire nous ferait plaisir ^^